« D’où viennent tes idées, ta créativité? »
Date de la dernière mise à jour : le 29 avril 2020
INTRODUCTION
« D’où viennent tes idées? » : voilà une des questions qu’on me pose le plus souvent, et à laquelle j’ai du mal à répondre, tellement j’ai, à la fois plein de réponses, et à la fois aucune réponse.
Dans cet article, je vous propose donc une introspection ainsi que des pistes de réflexion développées par d’autres créatifs, sur l’origine possible des idées, en espérant que cela puisse vous aider à développer votre propre créativité artistique.

NOUS SOMMES TOUS DES ÊTRES CRÉATIFS
On va déjà commencer par démystifier une idée beaucoup trop reçue : la créativité n’est pas réservée à une élite, aux enfants, aux artistes ou aux génies. Cette vision binaire rend le créatif inaccessible au commun des mortels et la créativité devient alors un mystère excluant.
Vous rappelez-vous de votre enfance? Ne passiez-vous pas votre temps à créer, des jeux, des rôles, des histoires? La créativité est une pulsion naturelle caractéristique de notre espèce et même une faculté mentale primordiale de notre espèce. Nous sommes tous des êtres créatifs même si nous ne peignons pas tous de grands Leonard De Vinci ou de grands Van Gogh.
Les neurosciences même ont observé que trois réseaux de notre cerveau sont en charge de notre créativité : le réseau exécutif de l’attention – qui est responsable de notre concentration et de notre attention, le réseau de l’imagination, et le réseau de saillance – qui connecte les connaissances qui se trouvent dans notre cerveau avec notre environnement.
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Cette disposition créative est à la portée de tous, mais n’ayant pas tous eu un environnement propice à son activation, nous ne savons pas tous l’exploiter et la développer. Or, la créativité repose sur des notions préexistantes. Avec ce qui existe déjà, nous assemblons des idées d’une manière unique, propre à nous, à notre personnalité. C’est ainsi que l’on crée une idée nouvelle et différente.
QUE SONT, QUI SONT LES IDÉES?

Avant d’aller plus loin, il serait intéressant de se questionner sur ce que sont les idées.
Lorsque j’ai lu le livre « Comme par magie » d’Elizabeth Gilbert, auteure du succès mondial « Mange, Prie, Aime », j’ai aimé sa théorie sur l’origine des idées, mais aussi sa définition de la créativité : elle personnifie la créativité, c’est-à-dire les idées.
Les idées seraient des énergies qui voyagent et qui vont trouver un.e hôte afin d’être réalisées. Je trouve cette théorie très déculpabilisante : ça nous détache complètement de l’idée et de la création, comme si cela ne nous appartenait pas.
Nous pouvons maintenant entrer dans le vif du sujet et répondre à la question d’où viennent mes idées et ma créativité.
I. DU LÂCHER PRISE
Souvent lorsque je parle de créativité avec des personnes ne menant pas une existence créative, une réflexion revient : « Ça a déjà été fait », ou encore, lors de visites d’expositions : « J’aurai pu le faire ».
Mais exactement! Tout a déjà été fait, et oui, tu aurai pu le faire, parce que justement, ça n’est pas réservé à une élite ou à des génies!

Dans son livre, Elizabeth Gilbert parle du fait que parfois, souvent en fait, lorsque nous avons une idée mais que nous la laissons de côté, quelqu’un d’autre la réalise : l’idée s’en est allée trouver un.e autre hôte. Elle évoque alors la propriété de l’idée, ce qui est une bonne leçon pour l’égo. C’est un problème que tout créatif connaît.
Un jour, alors que je discutais avec l’artiste Féfé, d’une personne qui copiait ce que je faisais, celui-ci m’a répondu que si ça me dérangeait, c’était que je n’avais pas été assez loin dans mon idée. Sinon, je n’avais pas de souci à me faire. C’est un peu ce que dit Elizabeth : si vous avez respecté votre contrat avec l’idée qui est venue vous rencontrer, il n’y a pas de souci. Si quelqu’un d’autre l’a réalisé avant vous, ou après que vous l’ayez commencé, c’est que vous n’avez pas respecté votre contrat, et laissé l’idée partir. L’idée a trouvé meilleur hôte. L’idée peut aussi choisir plusieurs hôtes simultanément afin de mettre toutes les chances de son côté de se réaliser.
L’idée n’appartient à personne, et c’est bon de se le rappeler, ou de s’en convaincre, en tout cas, de s’en détacher. Ça aide à lâcher-prise sur l’acte créatif.
Avant toute chose, je crée pour le plaisir. Parce que c’est en moi et parce que j’en ressens le besoin. Alors je n’ai pas cette pression de l’oeuvre originale et absolument géniale et novatrice. Je sors juste ce qu’il y a en moi, pour le plaisir du processus, puis le résultat vient en seconde position.
C’est important de ne pas se mettre la pression : si ça marche, tant mieux, si ça ne marche pas, tant pis, c’est pour laisser la place à quelque chose de meilleur.
Nous pouvons juste faire des choses que nous aimons : écrire un livre, une chanson, réaliser un film, peindre, apprendre une danse, visiter un pays, une ville… Tant qu’on est vivant, on est créatif. L’art n’appartient pas à une poignée d’élus.
II. DU VIDE

Ensuite, pour pouvoir accueillir ses idées qui voyagent d’hôte en hôte, pour pouvoir les entendre ou les voir, j’ai besoin de vide. Et par vide, j’entends du silence, de la solitude, de l’absence d’interaction. Exactement comme lors d’une séance de méditation : personne ne vous interrompt lorsque vous êtes assis en lotus, les yeux fermés. Là, c’est pareil, sauf que je ne suis pas assise en lotus les yeux fermés. Ça peut être dans ma douche, assise sur mon canapé, pendant que je cuisine…
Ces moments de vide sont primordiaux et nécessaires afin de créer l’espace nécessaire pour accueillir, et respecter, ces énergies qui voyagent à la recherche d’hôtes réalisateurs. Sans ces moments de vide, il m’est impossible, ou alors, très fastidieux, d’avoir des idées et donc, de créer.
Ça n’est pas forcément une chose aisée car la société dans laquelle nous vivons nous pousse en permanence, et ce, dès notre enfance, à la sur-activité au travail afin d’être productifs et efficaces, et à la sur-occupation lors de nos temps libres afin de nous sentir pleinement exister. Nous dépendons des stimuli extérieurs et ne faisons que leur répondre.
Or, cela va totalement à l’encontre du processus créatif car la créativité a besoin de vide pour pouvoir s’exprimer.
J’ai toujours dit que je ne m’ennuyais jamais, mais je me suis rendue compte en parlant avec des personnes qui s’ennuient que ça n’est pas tout à fait vrai. C’est que je trouve toujours quelque chose à faire, même si c’est juste dans ma tête. Lorsque je flâne, je ne m’ennuie pas, parce que je pense, j’imagine des choses dans ma tête.
L’ennui est indispensable à la créativité. Le duo Ibeyi existe parce qu’un soir, une soeur est sortie, l’autre s’ennuyait, sa mère lui a dit « Tu n’as qu’à écrire une chanson », et c’est ce qu’elle a fait chaque fois qu’elle s’ennuyait. On a besoin, dès notre enfance, de temps pour nous, pour se déconnecter des sollicitations incessantes du monde extérieur, du temps pour rêvasser, pour penser, pour s’inventer des occupations, pour découvrir notre talent et nos centres d’intérêts.

J’ai toujours mené une vie solitaire, et par extension, une vie de créative. Dernièrement, mon mode de vie a été, par choix, plus sociale, plus mouvementé. Ainsi, je me suis privée d’une grande partie de ma solitude et de mon silence. Et là, j’ai réalisé que j’avais peu d’idées. Parce qu’en fait, ces moments de silence, ce sont les moments où je me parle. Où mon esprit divague. Où je fait mes propres questions-réponses. Où j’observe. Contemple. Me remets en question.
Et finalement, où je crée.
Depuis quelques jours, je dois écrire un article pour un blog de voyage. Je n’ai ni eu le temps d’y penser, ni eu le temps de m’assoir devant mon ordinateur pour m’y mettre, avant hier. Hier, j’ai eu le temps physique mais aussi le temps de cerveau libre, pour enfin m’y mettre. Je me suis alors assise devant mon ordinateur, et ai posé tous les thèmes que je pourrai aborder, pour ensuite choisir le thème sur lequel j’allais écrire. Puis je me suis levée, et j’ai fait d’autres choses. À manger. Du ménage. Du rangement. Le tout, en silence. Et c’est là que j’ai réalisé que je n’écrivais jamais assise devant mon ordinateur. Mais en faisant autre chose. Ça s’écrit dans ma tête, puis une fois que le texte est fini, là, je viens le poser sur une feuille.
Et ça, l’écriture dans ma tête, n’aurait pas pu être possible sans vide, sans silence, avec des distractions et des stimuli extérieurs. Et pour pouvoir discuter avec soi-même, on a besoin de moments d’isolement pour que justement, l’inspiration ait la place suffisante pour se manifester.
Les idées naissent et fleurissent dans la solitude, car c’est seulement quand nous sommes seuls et face à nous-même que nous pouvons entendre nos pensées, atteindre notre propre profondeur et converser avec notre âme. L’acte créatif émane d’une liberté intérieure qui nous dit bien des choses sur notre âme!
Et le travail de réflexion créative occupe tout l’espace mental. Si je suis interrompue en plein dans une discussion entre mes idées, je perds le fil. Et de multiples interruptions sociales résultent sur l’incapacité de créer quelque chose de construit et cohérent. Il est d’ailleurs très commun de voir des compositeurs par exemple, ou encore des scénaristes, s’isoler pendant quelques jours, semaines et parfois quelques mois, le temps de créer leur album ou leur histoire.
III. DE LA PRISE DE RISQUE
On nous a toujours appris à faire les choses pour obtenir des résultats efficaces. On ne fait rien, pour rien. Nous avons bien là l’espace nécessaire pour accueillir ces énergies qui voyagent à la recherche d’hôtes réalisateurs, mais nous ne les respectons pas car nous pensons que si ça n’est pas pour réaliser une grande oeuvre sensationnelle, ça ne sert à rien.
Et derrière cette croyance se cache aussi la peur. La peur de ne pas réussir à faire quelque chose de bien, d’utile, d’efficace. Or, la créativité n’a besoin d’aucun résultat pour pouvoir s’exprimer, la créativité est l’opposé de la performance. Avoir des idées, ça n’est pas avoir que de bonnes, utiles et précieuses idées. Puis, on pourra toujours améliorer notre création plus tard.
Chaque fois que je crée, je prends un risque : le risque de ne pas réussir à réaliser l’idée que j’ai en tête, par manque de compétences techniques. Le risque d’être déçue et découragée. Le risque de m’exposer. Mais je sais pourquoi je crée : parce que ça me fait du bien à moi.

Dans son livre, Elizabeth Gilbert commence avec l’exemple concret d’une amie, Susan, qui s’est remise à patiner à l’âge de 40 ans. Elle avait fait du patinage artistique dans son enfance, puis avait arrêté à l’adolescence car il y avait meilleur qu’elle, et que la seule raison de faire du patinage était d’entrer en compétition et d’être la meilleure. Du moins, c’est de cette manière que nous sommes conditionnés. À 40 ans, elle entama une introspection, car elle ne se sentait pas heureuse, mais ne savait pas pourquoi. Elle repensa à la dernière fois où elle s’est sentie bien dans sa vie, et ça datait de l’époque du patinage artistique. C’est alors qu’à 40 ans, elle décida de se remettre au patinage, pour le plaisir. C’est ainsi qu’elle retrouva sa joie de vivre, sans rien abandonner de sa vie : c’est ce qu’Elizabeth Gilbert appelle mener une existence créative. Oser.
Bien sûr, il faut surmonter la peur. Elizabeth personnifie la peur, comme elle personnifie la créativité : la peur est là, mais, chaque fois qu’elle s’en va faire quelque chose de créatif, elle dit à la peur de ne pas se mêler de sa vie.
IV. DE L’EXPÉRIENCE ET L’EXPLORATION
Les idées ne prennent pas de rendez-vous : elles nous visitent à n’importe quel moment. Alors lorsque des idées nous viennent, nous avons deux choix : soit les respecter, leur faire honneur, et les saisir si nous voulons les mettre en oeuvre, soit les remercier, les laisser s’en aller et vaquer à d’autres occupations.
Le respect de l’idée, Abraham Diallo en parle également dans son Petit Guide des Choses Simples, son inspirante intervention au TED de Clermont Ferrand : l’inspiration se travaille et se cultive. C’est en respectant, et donc en réalisant nos idées, que d’autres viennent. Un peu comme si elles se passaient le mot entre elles : « J’ai trouvé un.e super hôte! ».
La peur de ne pas réussir à réaliser l’idée que j’ai en tête, peut soit me paralyser, soit me mener à travailler plus, ou à m’exercer plus.
Dans son livre, Elizabeth Gilbert parle carrément de travail acharné : on n’a rien sans rien. Elle nous remet pas mal les pieds sur terre : genre, arrêtez de croire que vous allez prendre trois mois sabbatique dans un endroit super cool et super inspirant pour finir votre projet. Tout le monde en rêve bien sûr, mais ça n’est pas une raison pour ne pas travailler, chaque jour, votre créativité.
C’est quelque chose que l’on oublie facilement, peut-être de moins en moins avec les réseaux sociaux et les artistes qui montrent de plus en plus les coulisses de leur création, mais les grandes créations que l’on connaît sont le fruit d’obstination, d’acharnement au travail, d’obsessions, d’explorations, d’essais, d’errements, d’échecs… En réalité, ces grandes créations ne sont pas le fruit de personnes plus intelligentes ou plus créatives que d’autre, mais le fruit d’un travail plus important et conséquent sur une idée. De quoi relâcher la pression sur l’attente d’un résultat exceptionnel, lorsqu’on veut juste créer un peu, comme ça.
Cette notion du travail pour respecter l’idée et la réaliser ne va pas sans une rigueur au quotidien. Lorsque l’idée est là, on choisit ce qu’on en fait, et il est autant tentant de l’honorer, que de faire une grasse matinée. Mais nous sommes maître de nous-même, et le choix nous appartient totalement.
V. DU SOLEIL
Je pense qu’il est important de se connaître, et de savoir ce qui nous mets dans de bonnes conditions mentales, de manière générale.
Pour ma part, c’est le soleil. J’aime me lever à l’aube, pour l’observer se lever. J’aime arrêter de travailler un peu avant qu’il ne se couche. Ça n’a pas toujours été le cas, j’ai été jusqu’à mes vingt-trois ans environ, un oiseau de nuit. Puis ça a changé. Les premières heures du matin sont un moment très spécial et précieux pour moi. Les jours où je me lève après huit heures, j’ai l’impression d’avoir raté quelque chose.

Suivre le rythme du soleil, mais aussi, être au soleil, sont deux sources de créativité importantes pour moi. Le soleil m’inspire beaucoup et me donne de l’énergie pour créer.
VI. DE MES CARNETS
J’ai plusieurs dizaines de carnets de notes, dans lesquels je note toutes mes idées, dès qu’elles viennent, peu importe qu’elles paraissent bonnes ou débiles. Parfois je les réalise tout de suite, parfois plusieurs années plus tard, parfois jamais.
VIII. DE MON ENVIRONNEMENT
Ça n’a l’air de rien, mais changer de lieu pour travailler stimule énormément ma créativité – et je suis loin d’être la seule. Parfois je tourne un peu en rond dans mon atelier (qui se trouve chez moi), alors je vais me poser dans un café (je ne suis pas spécialement fan des espaces de co-working, que je trouve souvent froids). C’est sûr que je ne pourrai pas y réaliser une toile de deux mètres sur deux mètres, mais pour mes projets d’écritures, ou même juste pour développer une idée, j’avance beaucoup mieux lorsque je fais une coupure de lieu comme ça.

Une courte retraite créative en solitaire peut aussi être bénéfique. Dans un lieu calme de préférence, pas dans une grande ville avec mille choses à visiter et mille stimulations extérieures. Plutôt un endroit propice à l’accueil des idées justement.
VII. DE MES MOOD BOARD
Brainstorming : pensée divergente pour trouver une multitude d’usages différents puis pensée convergente pour rassembler le tout en une création cohérente.
IX. DU PLAISIR

En conclusion de son livre, Elizabeth Gilbert insiste sur ce fait : faire des choses que nous aimons et faire les choses pour le plaisir. C’est pour cette raison que j’ai trouvé ce livre important.
En tant qu’artiste vivant de sa/ses passions, il peut nous arriver de nous perdre un peu là-dedans, entre projets artistiques et projets commerciaux, nous pouvons même arriver à perdre le goût de notre art. Ce livre m’a permis de remettre les choses en question, et de me rappeler pourquoi je faisais telle ou telle chose, et de remettre le plaisir au premier plan.
Ça m’a rappelé un évènement : lorsque je dansais, nous avons eu un jour une discussion entre notre prof de danse et le groupe, où nous n’arrivions pas à nous comprendre. Le prof nous disait que si nous n’avions pas de spectacle de prévu, nous ne dansions pas, qu’il nous fallait une carotte pour avancer, et que ça n’était pas normal, on devrait juste danser pour danser. Nous lui soutenions que c’était normal, que nous avions besoin d’une motivation pour nous entraîner, progresser, etc. Il nous disait que la seule motivation devait être la danse, pour la danse, tout simplement. Nous avions conclu sur une mécompréhension des uns et des autres. Aujourd’hui, je comprend tellement ce qu’il voulait nous dire!
Et d’ailleurs, malgré que je mène une existence créative, je me suis rendue compte qu’il me manquait quelque chose : la danse. Sauf qu’aujourd’hui, je ne me mettrai plus de pression, pas besoin d’être la meilleure, pas besoin d’aller en compétition, juste danser pour danser.
CONCLUSION
Nous sommes tous des êtres créatifs, et nous avons tous la possibilité de mener une existence créative. Pour cela, il n’est pas nécessaire d’être un artiste, il n’est pas nécessaire de tout plaquer et de revoir entièrement sa vie, il suffit de trouver les pépites d’or qui se cachent en nous. Nous n’avons besoin de la permission de personne pour mener une existence créative. Faisons le sérieusement, évidemment, mais ne prenons pas cela au sérieux.
Tant qu’à avoir cette spécificité créative, autant rendre notre existence éphémère la plus belle possible en la remplissant de couleurs vives, de sons nouveaux, du grand amour, de décisions risquées, d’expériences étranges, d’entreprises bizarres, de brusques changements, et même d’échec! Ayons du culot! Notre art n’a pas besoin d’être original, ni même important, il a besoin d’être authentique : oui la plupart des choses ont été faites, mais pas par nous.

C’est limpide et bienveillant : Merci.
Avec plaisir 🙂